Une « puff de vapeur aromatisée »  renfermerait un degré de dangerosité équivalent à une traditionnelle « puff de tabac ». Et la dépendance au vapotage, inhalation électronique, serait aussi appâtant que le tabagisme. C’est le constat choc qui ressort d’un exposé sur les risques de la e-cigarette sur la santé présenté au dernier colloque annuel de l’American Association for the Advancement of Science.

En divulguant ses résultats de recherches, une équipe de scientifiques en toxicologie – University of North Carolina – démontre de façon non équivoque que la santé des adeptes de la e-cigarette serait vulnérable à une kyrielle de problèmes. Bénins et malins, plusieurs s’apparentent à ceux du tabagisme.

Ainsi, le vapotage d’accoutumance pourrait provoquer des déficiences cardiaques, de fertilité/fécondation, différents cancers des voies respiratoires dont celui des poumons. On souligne également quelques incidences sur l’équilibre psychique – divers symptômes de dépression, des sautes d’humeur significatives, des pertes d’appétit.

Leurs analyses ont été faites sur 3 groupes de cellules atrophiées : fumeurs, vapoteurs et le dernier groupe excluant les cellules des 2 précédents. À partir d’un protocole universel de 594 gènes afférés à combattre différentes formes d’infection dans le corps humain, on a repéré 53 gènes très affaiblis dans le groupe fumeurs. Un même nombre avec des carences similaires a été isolé dans les cellules de vapoteurs ; dans ce groupe, on comptabilisera plus de 305 autres gènes modérément affectés. Aucun de ces 356 gènes ne se retrouvera dans les cellules du dernier groupe.

D’autres tests complémentaires ont été exécutés, cette fois sur des cellules saines. On les a exposées à une gamme de liquides spécifiques à la e-cigarette. Très vite, les liquides neutraliseront les défenses immunitaires des cellules saines. On remarque que les essences à base de cannelle ou de colas ont été les plus dommageables ainsi
que celles à base de nicotine. La nicotine se décèle dans la majorité des capsules. Sa quantité varie d’un produit à l’autre. En 2014, une étude de l’American Lung Association a démontré que les vapeurs à haut voltage contenaient davantage de formaldehyde, autre porteur cancérigène.

La commercialisation de la e-cigarette a provoqué une forte hausse de cas d’empoisonnements enregistrée dans les centres spécialisés nord-américains. Le pourcentage aurait doublé parfois triplé en l’espace d’une année. D’autres effets secondaires – affaiblissement du système immunitaire, diarrhée, digestion pénible, maux de tête, assèchement buccale, infections des conduits nasaux, fragilité au niveau de gorge – sont bien connus et listés sur les réseaux sociaux, les blogues promotionnels, les sites corporatifs et commerciaux.

Dès son entrée sur les marchés, il y a une dizaine d’années, la e-cigarette a été l’outil de sevrage privilégié contre le tabagisme. Et reste la bouée de sauvetage ultime. Son succès ne s’altère pas. Au contraire, elle continue de faire « un tabac » particulièrement auprès des ados du monde entier. Les promotions leur sont presque toutes adressées. Les fabricants – la plupart des subsidiaires de tabatières multinationales  – ne cessent d’offrir à leurs clientèles des produits attractifs.

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En 2015, selon les statistiques d’organisations nord-américaines et internationales, il y avait environ 500 marques déposées et près de 8 000 saveurs en vente libre, non réglementée. Le contenu réel de chaque produit consommé demeure à la discrétion du fabricant – quantité et qualité des ingrédients aux saveurs naturelles ou chimiques. Deux des plus importantes compagnies productrices ont été reconnues coupables d’avoir distribué des cartouches contenant un dérivé d’antigel.

Les entreprises appuyées par les organismes favorables à la cigarette électronique affirment que tous les ingrédients dans leur production le sont également dans la nourriture. Les spécialistes en toxicologie ont réagit vivement à cette prétention alléguant que les propriétés d’un ingrédient culinaire peuvent être offensives si introduites dans une essence à des fins d’inhalation.

Tel que souligné prudemment mais fermement, il y a dth-54es impacts négatifs identifiés de la e-cigarette sur la santé . Suffisamment de signaux pour dégager une mise en garde élémentaire : Le vapotage de divertissement ou de sevrage peut se transformer en une accoutumance aussi nocive voire meurtrière que le tabagisme.

Références:

http://www.oms.org

http://www.unc.edu

  • Ilona Jaspers, Toxicology, Biochemistry, Cell Biology

http://www.med.nyu.edu/biosketch/

  • Judy Zelikoff  Immunotoxicity, Inhale pollut

Par Murielle Gagné, Journaliste/freelance

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