Depuis le 22 février, les Algériens sortent manifester afin d’instaurer la démocratie dans leur pays. Et depuis la démission d’Abdelaziz Bouteflika, le peuple algérien se demande qui pourrait être le futur président de la nation.
Abdelkader Bensalah, le président intérimaire nommé pour une période de 90 jours, convainc peu de monde.
En effet, les Algériens recherchent l’homme providentiel, celui qui pourrait redresser la situation d’un coup de baguette magique.

Or, l’histoire nous prouve que les systèmes de gouvernance fondés sur un homme providentiel ne sont pas des démocraties, mais des dictatures; l’exemple de Gaddafi, de Sadam, voire même Boumediène, est à cet égard édifiant.

Après plus d’un demi siècle d’indépendance, il serait peut-être temps d’intégrer la notion de gouvernance démocratique.

Ainsi, il est nécessaire de rappeler que la démocratie est un système  complet où les hommes sont interchangeables. Le pays pourrait même fonctionner sans Président si les autres institutions fonctionnent correctement. (Cf. la Belgique en 2007, puis en 2011, restée plus de 514 jours sans gouvernement.)

Il est cependant vrai que les grands groupes -Google, Apple, Samsung et les autres- sont à la recherche permanente de gens hyper-talentueux. En revanche, le facteur qui impulse cette dynamique, et fait que ces grands groupes produisent de l’intelligence en vrac, à la pelle, c’est bien leur ADN, leur organisation, leur gestion. Le livre de Geoff Colvin : “Talent is overrated” ,pouvant se traduire par “le talent est surestimé”, défend le postulat selon lequel la création de valeur réside avant tout dans l’organisation de ces entreprises.

 

 

Quand les institutions sont bien pensées et que le peuple y adhère, personne ne peut se permettre d’y déroger. Comme disait -en substance- le Président américain Barak Obama dans l’un de ses discours face à des dirigeants africains : “Je suis en train de finir mon deuxième mandat. J’ai eu l’insigne honneur de diriger mon pays pendant bientôt 8 ans. Et je ne connais pas de fonction plus noble. Moi aussi je trouve que j’ai été un très très bon président. Et il me reste un tas de choses à réaliser en tant que président. J’ai un tas de projets à finir. J’aimerais beaucoup enchaîner avec un troisième mandat. Mais notre constitution ne le permet pas. Et nul ne peut être au dessus des lois. Fût-ce le Président des États-Unis d’Amérique”.

Il est absolument accessoire, inutile, voire dangereux, de croire qu’il existe quelque part un homme capable de nous montrer la voie. À l’ère des médias sociaux et de Wikipedia, le monde n’est plus centralisé. Le monde marche aujourd’hui à l’intelligence collective et décentralisée. Il n’a pas autant besoin d’hommes providentiels. L’intelligence n’est plus aujourd’hui l’apanage d’un homme, d’un groupe d’hommes ou d’un clan. Elle est le résultat d’une méthode, d’une organisation, d’une collaboration.

Mais malheureusement, l’intelligence collective est une chose auto-réalisatrice : si des personnes sont juste assez intelligentes pour s’organiser, pour faire émerger leurs meilleures idées, alors le groupe pourra se servir de cette intelligence collective pour se manager et s’améliorer. Dans le cas inverse, le groupe se résume à des débris d’intelligences individuelles perdues.

Par : Dr Rouhabhi Samir, Entrepreneur, Author, Speaker, Tech Addict and Coach.
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