Des jeunes du monde entier s’efforcent de rendre l’industrie de la mode plus propre.

Cette industrie, évaluée à 2 000 milliards de dollars, est responsable de 10 % de l’empreinte carbone mondiale, d’effets négatifs sur l’environnement, tels que la pollution de l’eau, l’utilisation de produits chimiques toxiques et des quantités élevées de déchets textiles, et de mauvaises conditions de travail pour des millions d’ouvriers, principalement des femmes.

La communauté Global Shapers du Forum Économique Mondial adopte une approche de terrain pour traiter ces problèmes aux niveaux local et régional, tout en promouvant un dialogue mondial sur la manière d’encourager des transformations durables dans ce domaine.

« La mode, terme englobant le secteur des vêtements, des chaussures et du textile, est une gigantesque industrie mondiale qui touche chacun d’entre nous (physiquement !) et emploie des millions de personnes », déclare Holly Syrett, 32 ans, membre des Globals Shapers du hub d’Amsterdam. « Mais c’est en même temps une entreprise très sale qui a longtemps caché son fonctionnement. »

Cette année, plus de 30 hubs de Global Shapers du monde entier ont participé à Shaping Fashion, une initiative qui organise des activités et des projets pendant la Fashion Revolution Week afin de faire prendre conscience des défis du développement durable dans le secteur de la mode et de donner aux communautés locales les moyens de rechercher des solutions durables. Ces projets comprenaient des échanges de vêtements, des projections de films et des tables rondes, chacun conçu pour répondre aux besoins de la communauté locale et inspirer les efforts de la mode durable tout au long de l’année, explique Holly Syrett, co-fondatrice de l’initiative.

Par exemple, le hub d’Amsterdam aux Pays-Bas a réuni deux groupes, Sustainable Apparel Coalition et Fashion for Good, afin de discuter de l’importance de la transparence dans le secteur de la mode avec les membres de la communauté locale.

« Il est important que nous demandions à en savoir plus sur les marques et les produits que nous achetons et les circonstances dans lesquelles ces derniers sont fabriqués », déclare Syrett. « Ce n’est qu’avec l’accès à ce type d’informations que nous pourrons choisir des produits plus durables qui correspondent à nos valeurs personnelles et, ce faisant, récompenser les marques qui les ont créés. »

Le hub de Lusaka en Zambie a organisé un marché solidaire pour promouvoir la consommation de vêtements d’occasion et une discussion de groupe pour examiner à quoi ressemble la mode durable en Afrique. Pour Sekayi Fundafunda, 29 ans, membre des Global Shapers du hub de Lusaka, l’industrie africaine de la mode a la possibilité de tirer des leçons du monde entier, mais aussi de créer une approche unique de la mode durable qui honore le patrimoine culturel de chaque communauté locale.

« La slow fashion fait partie de notre patrimoine », dit-elle. « La question aujourd’hui est : comment pouvons-nous créer des entreprises futuristes inspirées par cette histoire ? »

Le hub de Davao aux Philippines a organisé une foire de la mode et la durabilité appelée Unstitch (Découdre), qui comprenait des ateliers, des conférences et une boutique pop-up remplie de marques de mode durable. L’idée était de créer une conversation centrée sur l’impact de la mode sur Davao, a déclaré Yana Santiago, 27 ans, membre du Global Shaper au sein du hub et co-responsable du projet.

« Quand les gens de Davao entendent parler de la révolution de la mode, c’est au Royaume-Uni que cela se passe, ils ne se sentent donc pas concernés », dit-elle. « Nous identifions et traitons les problèmes locaux, tels que le développement durable culturel. Nous invitons les tribus locales à nous raconter leur histoire et à partager leurs difficultés. »

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Aux États-Unis, dans le hub de Dallas, l’accent a été mis sur des ateliers de « surcyclage » visant à partager les avantages de la réutilisation de matériaux et d’efforts tels que la campagne Clean Clothes pour améliorer les conditions de travail dans l’industrie du vêtement.

« De plus en plus de personnes prennent conscience des problèmes liés à la fast fashion et recherchent des alternatives », déclare Faye Francisco, 24 ans, membre des Global Shapers du hub de Dallas. « Dallas est une très grande ville commerciale, dotée d’un potentiel tel que son impact pourrait être énorme. »

Le hub de Joinville au Brésil s’est associé à l’Université Uniasselvi pour organiser des présentations sur les aspects économiques de la mode durable et éthique, une projection du documentaire “The True Cost” et un événement proposant des échanges de vêtements. La mode durable est particulièrement importante pour le Brésil, qui est le quatrième producteur mondial de textile et de denim et fait face à de nombreux effets négatifs de l’industrie de la mode, notamment des matières toxiques entrant dans les réserves d’eau et des ouvriers peu rémunérés, déclare Livia Rudolph, 31 ans, membre des Global Shapers du hub de Joinville.

« La mode durable devrait être la seule façon de faire de notre pays », a-t-elle déclaré. « J’aimerais voir davantage de coopération entre les industries pour la recherche et le développement de pratiques durables, la coopération en amont et en aval pour mettre en œuvre ces pratiques, ainsi que davantage d’informations et d’outils disponibles pour orienter les consommateurs. »

Le mouvement pour la promotion de la mode durable peut aussi commencer sur le plan personnel, explique Simge Sandal, 29 ans, membre des Global Shapers du hub de Dusseldorf. Shaping Fashion suggère cinq étapes aux personnes souhaitant participer à ce mouvement.

5 façons de promouvoir la mode durable

*Étape 1 : Utiliser le hashtag #whomademyclothes – exigez plus de transparence de votre marque préférée

*Étape 2 : Évaluer sa garde-robe – ayez conscience des vêtements que vous possédez et chérissez-les

*Étape 3 : Laver intelligemment – lavez à l’eau froide, utilisez un détergent écologique, séchez vos vêtements à l’air libre

*Étape 4 : Surcycler, réparer et partager – faites en sorte que chaque pièce dure

*Étape 5 : Acheter moins et acheter bien – lorsque vous faites des achats, achetez des articles d’occasion, éthiques, biologiques et uniquement des articles que vous aimez et qui dureront

Lorsque Simge Sandal a récemment reçu une invitation à un mariage, au lieu d’acheter une nouvelle robe, elle a acheté une robe d’occasion à une voisine et l’a confiée à une couturière de sa ville, ce qui lui a permis de surcycler, d’émettre une faible empreinte carbone et de soutenir les affaires locales.

« La mode durable, ce n’est pas seulement acheter de nouvelles choses à des producteurs respectueux de l’environnement et socialement responsables », déclare-t-elle. « Il s’agit également d’organiser et de valoriser les échanges de vêtements, de prêter des articles de manière proactive et de partager des conseils sur la façon de réparer des objets que l’on aime. Il s’agit d’être fier de porter des vêtements d’occasion. Car après tout, c’est beau de respecter la planète et de valoriser ce que nous avons déjà. »

Par : Kirsten Salyer, Media Relations Specialist, World Economic Forum.

En collaboration avec le WORLD ECONOMIC FORUM

https://www.weforum.org

Retrouvez l’article original ici.

 

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