La CGT a ouvert le 12 septembre dernier le bal des contestations anti-ordonnances , sous le slogan « Les fainéants debout contre la loi de travail XXL ». Ce cris de ralliement a été inspiré par l’allocution d’Emmanuel Macron à Athènes qui avait argué de ne rien céder « ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes ».

Les opposants, effarouchés par ces propos, y entrevoient une preuve de « mépris social » envers les classes populaires, et ce, bien qu’aucun détail dans le discours du président, ne faisait allusion à telle ou telle catégorie sociale.

La fainéantise est un attribut qui qualifie une ou un groupe de personnes pouvant appartenir à n’importe quelle classe sociale; qu’elle soit riche, moyenne ou pauvre. Alors, pourquoi Mélanchon et compagnie se sentent-ils visés? Ou plus exactement, pourquoi La France Insoumise veut-elle faire croire que Macron visait dans son discours, la classe populaire? Certainement est-ce une tentative de plus destinée à chauffer les esprits et à remonter lle peuple contre l’élite et le Président!

De plus, on dit souvent: « Qui se sent morveux, se mouche »; phrase, bien que d’apparence simple et familière, comporte en elle un sens profond et toute la complexité de la psychologie humaine. Il ne s’agit pas là de désigner la classe populaire, mais ceux qui veulent la manipuler, ceux qui lui font miroiter l’utopie d’un Etat où tout est dû. Les pseudo communistes prônent l’assistanat tout azimut et méprisent le libéralisme. Ce même libéralisme qui encourage l’entreprise; seule créatrice de richesse.

Et si la richesse se tarit, que restera t-il à distribuer à ceux qui en ont besoin? C’set sans rappeler l’histoire de la vache laitière qui nourrit tout le village mais qui s’assèche à la fin faute de trouver celui qui l’emmène en pâture.

Macron à Athènes, évoquant « les fainéants », semble avoir bien été inspiré par une référence culturelle locale: Le film culte grec « Les fainéants de la vallée fertile » réalisé par Nikos Panayotopoulos, sorti en 1978 et inspiré du roman  d’Albert Cossery « Les Fainéants dans la vallée fertile » publié en 1948.

Ce roman raconte l’histoire de Hafez, patriarche qui vit avec ses trois fils dans une maison délabrée au Caire, tenue par une servante Hoda. Ces hommes passent leur vie à dormir, à manger puis à dormir. Un jour, leur paisible vie faite de siestes et de repos se retrouve menacée par deux dangers: le premier, le plus jeune des fils, Serag, annonce qu’il veut travailler. le second, le vieux  patriarche, révèle son projet de se remarier. Or, la présence d’une femme dans la maison représenterait un grand péril pour pour la vie tranquille qu’ils menaient. De là, s’ensuite la mise en place d’une conspiration farouche pour contrer les deux projets.

En transposant cette histoire à la réalité; le personnage du père représenterait l’Etat et les trois fils seraient la composante de la société réfractaire à tout changement politique. Ce changement qui viendrait balayer des avantages sociaux parfois toxiques et paralysants pour le développement d’un pays. Ainsi, la fainéantise s’oppose à la notion d’effort , et l’effort de tous les acteurs de la société est plus que nécessaire dans une période de dépression économique.

Bref, loin de moi la tentative manichéenne d’idéaliser la capitalisme et de dénigrer le socialisme mais je veux dire par là que ceux mêmes qui crient au scandale suite à ce discours font eux même l’apologie de la fainéantise. Comment? en faisant croire aux gens que l’Etat doit les nourrir, les soigner et leur donner de l’argent de poche sans même travailler peu ou prou. Mauvaise foi ultime, ils se gardent de leur dire d’où vient cet argent et comment il est créé.

Par Yasmine Briki

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