Les conséquences économiques de la pandémie mondiale que nous vivons actuellement sont et seront sans précédent. Il est certes difficile, pour l’instant, de mesurer l’impact de cette crise, mais l’arrêt des sites de production et de commercialisation, conjugués aux confinements des populations, fera certainement entrer la France en récession.

Pour amortir les conséquences, l’institut Sapiens, et notamment Dominique Calmels, cofondateur du Think Tank et également vice-président de Groupement des professions de services (GPS), propose une série de mesures qui visent à anticiper les retombées de la crise, et ainsi, espérer en sortir avec le moins de dommage possibles.

Le premier épisode a été consacré à la sauvegarde des entreprises et les mesures proposées sont les suivantes :

  • Assurer un financement à 100% du chômage total : mesure a déjà prise par l’Allemagne après la crise de 2008.
  • Reporter d’une année les charges sociales, impôts et taxes prévues pendant trois mois consécutifs. La possibilité d’exonération totale n’est pas à négliger dans un contexte où les chiffres d’affaires sont réduits à néant.
  • Éviter de créer des situations de faillites : non seulement chez les fournisseurs, mais également les organismes qui ne pourront pas faire face à leurs obligations s’ils ne perçoivent pas leurs loyers, et ceci en différant les remboursements des crédits immobiliers et mobiliers des entreprises grâce à un financement d’État.
  • L’État doit aider les entreprises dans leurs achats pour éviter l’effet domino sur les fournisseurs et les sous-traitants en n’oubliant aucun secteur. Ne pas se cantonner au secteur industriel, mais également là où les salariés ne sont pas organisés, par exemple les marins pécheurs qui ont vu leur chiffres d’affaires s’effondrer depuis la fermeture des restaurants .
  • Aménager le droit du travail pour absorber la surcharge d’activité pour une durée déterminée (entre 6 mois et 1an) et assouplir les recrutements en intérim et en CDD.
  • Satisfaire les besoins en trésorerie des entreprises, et demander un effort de souplesse aux banques en ce qui concerne les prêts à long ou court terme.
  • Planifier une prime exceptionnelle assortie d’un paiement de toutes les heures supplémentaires des personnels de santé et des actifs mobilisés.

A la fin de cette crise, les entreprises ne doivent perdre ni leurs salariés, ni leur forces opérationnelles, le mouvement de redémarrage de la consommation va être important, il est donc primordial que les entreprises françaises soient opérationnelles dès la fin de la crise.

Dans le cas contraire, les consommateurs se tourneront vers les entreprises étrangères. L’Institut Sapiens conclue son rapport en rappelant que la France se doit de se tenir prête à la reprise pour éviter des conséquences encore plus lourdes que les investissements déjà entrepris.

Enfin, les épisodes suivants sont axés sur le secteur du tourisme ainsi que sur l’immobilier; nous les présenterons prochainement.

Par Mehdi Kerriche, Hautes Etudes Internationales et Politiques (HEIP)

A propose de Dominique Calmels: Directeur financier d’Accenture France-Bénélux, il cofonde en décembre 2017 l’Institut Sapiens avec Olivier Babeau et Laurent Alexandre. Il est l’un des spécialistes français de la fiscalité des entreprises.

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