Lorsque l’on évoque le sujet de la gouvernance technologique, il s’agit surtout d’examiner et d’observer le développement et l’application de principes, de normes, de règles, et de procédures qui façonnent l’utilisation des technologies de l’information et de l’internet, et cela, dans le monde entier.

La question de la gouvernance technologique a considérablement évolué, elle intègre désormais des problématiques plus larges concernant la vie privée et la surveillance, tant au niveau individuel qu’ au niveau national.

Selon une étude publiée il y a quelques mois par Chatham House, un Think Tank américain spécialisé dans les relations internationales, les questions de gouvernance de l’internet, qui émergent dans le sillage d’innovations telles que l’internet des objets et l’intelligence artificielle avancée, imposent une nécessité de collaboration active entre l’UE et les États-Unis.

« Des facteurs politiques, économiques, sociologiques et technologiques sont sur le point de remettre en question les positions idéologiques de l’UE et des États-Unis sur la gouvernance de l’internet, ce qui rendra difficile la recherche d’un consensus et d’un terrain d’entente dans les années à venir. » Pouvait-on lire dans le rapport.
Pourtant, l’UE et les États-Unis partagent des valeurs et des perspectives fondamentales en matière de gouvernance de l’internet, telles que l’ouverture, la liberté et l’interopérabilité, ainsi qu’un cadre de droits de l’homme pour la cybersécurité. Il existe de nombreux exemples de coopération réussie entre l’UE et les États-Unis, notamment la transition de l’Autorité pour l’attribution des numéros sur Internet (IANA) et le Dialogue européen sur la gouvernance de l’Internet (EuroDIG).
L’étude souligne qu’il existe également des différences subtiles entre l’UE et les États-Unis ; parmi les cas qui mettent en évidence les tensions croissantes dans la coordination entre l’UE et les États-Unis en matière de gouvernance de l’internet, le rapport cite les controverses entourant le règlement général de l’UE sur la protection des données (GDPR), le système WHOIS qui régit les données d’enregistrement des noms de domaine, et le conseil d’administration de l’Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (ICANN), qui a sapé un examen indépendant de la cybersécurité.
La gouvernance de l’internet devient de plus en plus complexe, avec une multiplicité d’acteurs et aucune autorité évidente pour les questions émergentes importantes. En outre, la montée de la Chine et sa vision autoritaire de l’avenir de l’internet constituent une menace pour les institutions actuelles de gouvernance de l’internet qui ont été façonnées par les valeurs occidentales et en sont le reflet.
«  Pour combler les fossés idéologiques, l’UE et les États-Unis devraient renforcer les capacités des parties prenantes partageant les mêmes idées, créer un groupe de travail sur une gouvernance de l’internet efficace et multipartite, et travailler avec les parties prenantes non gouvernementales pour améliorer la participation. » Préconise l’étude.

Par : la rédaction

Lire l’intégralité du rapport de Chatham House ici.



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