Depuis environ quatre décennies, le Forum économique mondial publie un rapport annuel qui aborde la question de la croissance économique et celle de la productivité mondiale à long terme.
L’édition 2019, parue en octobre dernier, couvre 141 économies, représentant 99% du PIB mondial. Celle-ci constate qu’une décennie après la crise financière de 2008, la plupart des économies sont encore bloquées dans un cycle de faible croissance.
Le rapport cartographie le paysage de la compétitivité de ces 141 économies au moyen de 103 indicateurs organisés en 12 thèmes.
Chaque indicateur, sur une échelle de 0 à 100, démontre à quel point une économie est proche de l’état idéal ou bien de « frontière » qui l’exclurait de la compétitivité.
Les secteurs qui couvrent des éléments socio-économiques généraux, sont les suivants : institutions, infrastructure, stabilité macroéconomique, santé, compétences, marché des produits, marché du travail, système financier, taille du marché, dynamisme des entreprises et capacité d’innovation.
D’autre part, le rapport souligne que les économies qui investissent dans la requalification de la main-d’œuvre et le renforcement des infrastructures, seront les mieux placées pour résister à un ralentissement mondial.
D’après Klaus Schwab, fondateur et président exécutif du Forum : “Les pays qui intègrent dans leurs politiques économiques les compétences, la recherche et le développement, ont plus de succès que ceux qui se concentrent uniquement sur les facteurs traditionnels de croissance”.
Ainsi, avec un score de 84,8 (+1,3), Singapour est l’économie la plus compétitive du monde en 2019, devançant les États-Unis, qui passent au deuxième rang, devant Hong Kong (3e), les Pays-Bas (4e) et la Suisse qui arrive en cinquième position.
Voici donc la liste des pays les plus économiquement compétitifs au monde :
1) Singapour
Singapour arrive en tête du classement cette année, avec 84,8 sur 100. Comme le montre le graphique ci-dessous, les performances concernent d’abord les infrastructures, la santé et le marché du travail, puis les institutions, le système financier et le marché des produits.
Cependant, le pays se classe à la 124e du classement de la liberté de la presse et, comme l’indique le rapport, « pour devenir une plaque tournante mondiale de l’innovation, Singapour devra promouvoir l’esprit d’entreprise et améliorer encore son socle de compétences ».
2) Les États-Unis
Les États-Unis demeurent la grande économie la plus compétitive du monde, arrivant au deuxième rang.
Il s’agit d’un moteur de l’innovation, en tête du classement pour le dynamisme des entreprises et en deuxième position pour la capacité d’innovation.
Néanmoins, au sein du secteur des marchés de produits, la concurrence intérieure a chuté de six points depuis 2018, tandis que l’ouverture commerciale est inférieure à quatre points.
3) Hong Kong
Hong Kong a grimpé de quatre places pour se hisser au troisième rang cette année – et elle se classe au premier rang sur quatre secteurs, soit le plus grand nombre de toutes les économies. Sur les plans de la santé et de la stabilité macroéconomique, elle obtient des notes presque parfaites de 100 et se positionne en tête du classement des marchés de produits et du système financier.
En revanche, le rapport note que sa “plus grande faiblesse est sans aucun doute sa capacité limitée à innover”, secteur qui le classe au 26e rang. Concernant le marché du travail, Hong-Kong est pénalisé par l’absence de protection des droits des travailleurs (116e rang à venir).
4) Pays-Bas
En hausse de deux places par rapport à l’année dernière, les Pays-Bas ont dépassé l’Allemagne en tant qu’économie la plus compétitive d’Europe, avec 82,4 points.
Le pays obtient de bons résultats en matière de stabilité macroéconomique, d’infrastructures et de dynamisme commercial, mais arrive 24e pour l’adoption des TIC, ce qui montre qu’il a encore beaucoup à faire pour tirer pleinement parti des possibilités offertes par la quatrième révolution industrielle.
5) Suisse
La Suisse perd une place pour se classer cinquième cette année, mais obtient de très bons résultats dans les secteurs du capital humain que sont la santé (5e) et les compétences (1re). C’est l’un des meilleurs pays au monde pour l’employabilité des diplômés et la formation professionnelle.
La Suisse arrive en troisième position pour la capacité d’innovation derrière l’Allemagne et les États-Unis, mais elle se classe dernière (141e) pour la complexité de son régime tarifaire.
6) Japon
Le Japon occupe le troisième rang dans la région de l’Asie de l’Est et du Pacifique et le sixième rang mondial, soit un de moins qu’en 2018. Il obtient de très bons résultats dans les domaines de la santé (1er) et des infrastructures (5e) et bénéficie des grands marchés intérieurs et d’exportation (4e pour la taille du marché).
Tous secteurs confondus, il obtient des résultats constants, aucune note inférieure à 70, mais dans le secteur des compétences, où il arrive 28e, il se classe 87e pour l’enseignement de la pensée critique. La participation des femmes au marché du travail est également faible, avec 76 femmes pour 100 hommes.
7) Allemagne
En partie à cause d’une baisse d’un point sur son score global, l’Allemagne perd quatre places pour se classer septième cette année. Dans plus de la moitié (53) des 103 indicateurs, le pays a perdu des points, mais a gagné du terrain dans 18 autres.
C’est toujours le meilleur innovateur au monde, mais étonnamment, il se situe en dessous de la moyenne de l’OCDE pour l’adoption des TIC, avec moins de 1% des gens abonnés à la fibre optique à large bande.
8) Suède
La Suède est la quatrième économie la plus compétitive d’Europe et la huitième au total. Son économie est toujours stable, son taux d’adoption des TIC est élevé et elle est innovante : elle obtient de très bons résultats dans les piliers de l’écosystème de l’innovation que sont la capacité d’innovation (5e) et le dynamisme des entreprises (6e).
Elle est freinée par la taille de son marché intérieur et d’exportation (40e) et de son marché du travail (22e).
9) Royaume-Uni
Le Royaume-Uni arrive neuvième cette année, soit une place de moins que l’an dernier. Comme la plupart des 10 premiers, sa plus grande force est la stabilité macro-économique.
Elle a une main-d’œuvre très instruite (11e pour les compétences), mais son taux d’adoption des TIC (31e) est faible par rapport aux normes de l’OCDE – et elle se classe 29e pour les compétences numériques parmi sa main-d’œuvre.
10) Danemark
En dixième place encore, le Danemark a amélioré ses performances cette année dans 10 des 12 piliers, son système financier et ses institutions financières enregistrant les progrès les plus importants.
Le rapport souligne qu’il y a peu de déterminisme et de fatalisme dans le processus de développement économique. La croissance économique ne se fait pas en vase clos. Certains éléments de base sont nécessaires pour relancer le processus de développement, et d’autres sont nécessaires pour le soutenir.
Par : La rédaction.
Lire le rapport intégral ici.