Ma pratique professionnelle m’a amené à rencontrer et à enseigner à plus de 900 entreprises au cours des dernières années. Qu’elles soient publiques, parapubliques ou privées, les organisations ont majoritairement toutes la même peur viscérale: « changer ». Vous connaissez? Ouf le vilain mot à prononcer!

Peu importe le secteur d’affaires, le nombre d’employés ou la situation géographique où elles se trouvent ( et non pas où elles évoluent) , les dirigeants, recruteurs et vendeurs de nos organisations sourcillent dès que ce vocable est prononcé.Que nous sommes nostalgiques au Québec! Nous aimons vivre dans le passé et cela est évident.

La réaction de la plupart des entreprises rencontrées fut la suivante: on « détourne » alors l’attention et le regard en faisant tout pour ne pas « tourner » la page. En dépit de tout ce qu’on lit et entend, on évoque alors et toujours les mêmes rengaines (je les connais toutes par coeur) « chez-nous, nous sommes différents…notre entreprise a toujours connu le succès, alors pourquoi changer…mon père, le fondateur, est toujours en poste et est très conservateur…nous étudions présentement la question …et quoi encore.

À cela s’ajoute: « le changement coûte cher… nous n’avons pas les ressources…nous manquons de monde…nos employés sont tous très occupés… nous avons peur de nous faire avoir par des consultants… nous aurions dû le faire il y a deux ans mais là, il est trop tard …pourquoi changer alors que tout aura à nouveau changé dans deux ans… nous sommes confiants que tout reviendra comme avant…et puis encore.

Le constat est évident.Tout est prétexte et excuse à se croiser les bras et à regarder le train passer.On voit la vague, l’ouragan se pointer à l’horizon mais on demeure trop souvent impassible, de glace.Le mauvais temps finira par passer, se dit-on et on pourra penser à colmater les brèches par la suite.Illusion et procrastination!

En fait, je puis vous affirmer qu’on se plaindra davantage de notre situation peu avantageuse au plan des ventes et du recrutement immédiatement après que les nouvelles difficultés se soient accumulées et les excuses recommenceront alors de plus belle.On ne finit jamais par apprendre tout simplement parce qu’on ne désire pas apprendre.Le déni de la réalité changeante pour la grande majorité!

Que voulez-vous, pour la majorité de nos entreprises, le message ne passe tout simplement pas. Aucune proactivité, très peu ou pas de réactivité mais une multiplication de complaintes ( la supposée pénurie de la main d’oeuvre) ! Vous reconnaissez-vous dans ces affirmations à peine exagérées? Je parie que vous ne le direz pas tout haut comme la majorité d’entre vous font la sourde oreille à ce qu’on leur dit et suggère de faire depuis prés de 10 ans.

Alors tentons de démystifier le mystère ( désolé pour le pléonasme) une fois de plus ! Et si je vous posais une question toute simple ( et qui ne coûte rien par surcroit) : « Pourquoi avez-vous peur de changer alors que le monde tout autour de vous change radicalement? Pourquoi retardez-vous de changer alors que vos concurrents ont entamé ou même finalisé leur processus de transformation numérique? Pourquoi suivez-vous toutes ces formations et n’y donnez pas suite? Pourquoi étudiez-vous la question sans agir? Pourquoi procrastiner sans cesse? Mais de quoi avez-vous donc peur?

Détruisons les excuses une à la fois:

Le changement coûte cher: lorsque bien planifié et ensuite bien exécuté par des experts, la transformation numérique permet de sauver temps et argent. Plus précisément, les entreprises numériquement transformées ont enregistré une augmentation moyenne de leurs ventes 2,2 X par rapport à la même période de l’année précédente. Ne croyez-vous pas que cette statistique (nord-américaine) à elle seule pourrait être un facteur de motivation?

Nous n’avons pas les ressources: le temps qui pourrait être économisé par la mise en place d’une solution numérique robuste pourrait faire économiser beaucoup de temps et d’argent à l’entreprise ou à l’organisation: autant au niveau des ventes qu’au niveau de la gestion de la carrière . Cela a été maintes et maintes fois confirmé par de nombreuses études et le vécu récent des entreprises leaders. Le temps, c’est de l’argent, oui mais également beaucoup de satisfaction au travail.

Nous manquons de monde et nos employés sont tous très occupés: la transformation numérique permet d’alléger les tâches en les automatisant.Il en résulte un gain de productivité et une satisfaction accrue de la part des employés. Les « millénariaux » convoitent les entreprises numériquement transformées et ces dernières en récoltent rapidement les fruits en recrutement et en rétention de la jeune génération.

Nous avons peur de nous faire avoir : il est vrai que bien des consultants et agences s’inventent des spécialités qu’elles ne maitrisent pas. Il est également vrai que plusieurs entreprises ont eu à subir les conséquences fâcheuses et dispendieuses dues à leur mauvais choix de « spécialistes » externes. Toutefois, cela ne doit pas ni décourager ni empêcher les entreprises de foncer car la transformation numérique est devenue un incontournable pour ces dernières et aucune n’en est exemptée. Demandez des références, vérifiez le CV du consultant et ne payez pas pour les travaux mal faits le cas échéant. Vous avez des recours mais également l’obligation d’agir sans délai (pour survivre) .Et le mot n’est pas trop fort.

Il est trop tard pour agir et je ne pourrai jamais rattraper mes concurrents : il n’est jamais trop tard pour bien faire. Toutefois, il est certain que, plus on attend, plus difficile ce sera. Dire qu’on étudie présentement la question est le plus beau prétexte à l’immobilisme qui soit et voilà qui est présentement très dommageable pour les entreprises retardataires (récalcitrantes) ,surtout en ce qui a trait à leur recrutement et rétention de personnel ( les millénariaux rejetant de plus en plus les entreprises traditionnelles immobiles).

Pourquoi changer dès maintenant alors que nous devrons recommencer dans deux ans : en fait, le changement est continuel, évolutif et la jeune génération de candidats (quitte à le répéter) et de clients est très sensible à la transformation numérique. Et ( vous me direz que je radote) , plus on attendra et pire ce sera! Ce sont des faits avérés, qu’on aime ou pas!

Nous avons toujours géré l’entreprise de façon traditionnelle et nous sommes confiants que tout reviendra comme avant : oubliez ça! Non seulement toutes les études prouvent le contraire, mais les changements sont en augmentation exponentielle. Alors, quitte à dégonfler votre « balloune corporative », il serait impératif de regarder en avant et d’oublier de regarder dans le rétroviseur.Vivre dans le passé est le meilleur moyen de ne pas vivre le futur en affaires.

Dernier point et non le moindre: ” Chez-nous, c’est différent ». Voici le mythe le plus souvent mentionné et il est difficile , pour moi, de ne pas sourire lorsqu’un dirigeant ou un recruteur me « fait ce classique ». Toutes les études le prouvent sans exception: toutes les entreprises sont visées par la transformation numérique.Aucune ne pourra s’en tirer, évoluer , voire survivre à l’ouragan de l’innovation continuelle si elle décidait de demeurer statique et immobile.Vous croyez être une exception? Vous vous trompez royalement et il se pourrait que vous ne soyez plus là dans deux ans pour m’en reparler!

Avec tout ce qu’on voit présentement dans le marché du Québec; puisque la plupart d’entre vous ( dirigeants et recruteurs) semblez être trop occupés à regarder en arrière plutôt que de grandir, réussir, recruter, retenir et faire de l’argent, demander de l’aide externe compétente s’avère la solution immédiate à retenir: autant pour le développement rentable de vos affaires que pour le succès de votre recrutement.

Cette aide précieuse pourrait alors contribuer à la prochaine phase de votre succès: soit l’intégration parfaite et essentielle de tous vos nouveaux outils et cette même intégration numérique qui assurera alors votre succès.Ne faites plus l’erreur de remettre à plus tard: vous pourriez le regretter amèrement et plus vite que vous pourriez le croire!

Par : Christian Dumont Msc, Formateur RH chez Université Laval, Canada.

 

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