On aura tout dit sur les aspects les plus critiquables du mouvement des Gilets Jaunes : l’absence de programme politique et de leadership, la violence, le racisme, l’antisémitisme de certains éléments plus ou moins manipulés par les extrêmes, extrême droite ou extrême gauche. D’autres dérives ne manqueront pas de se produire lorsque des candidats aux élections revêtus de la tenue fluo symbolique solliciteront les suffrages du « peuple ». En tout état de cause, le mouvement inattendu qui a bouleversé la France en novembre et décembre 2018 fera date. Parce qu’il exprimait pour la première fois la révolte d’une France que l’on avait oubliée, c’est-à-dire abandonnée. Parce qu’il fit vaciller un pouvoir présidentiel qui croyait que rien ne pouvait lui résister. Mais aussi parce que les excès des Gilets jaunes font craindre le pire.
Les deux France(s)
Les Gilets Jaunes sont très représentatifs d’une certaine France. Au-delà de la diversité des situations, une enquête très précise a montré que les Gilets jaunes sont d’abord des hommes et des femmes qui travaillent (ou des retraités), en pleine force de l’âge (45 ans en moyenne) et appartenant aux classes populaires ou aux classes moyennes inférieures. Certaines catégories sociales y sont très bien représentées : les employés (33 % des participants), soit deux fois plus que les ouvriers (14 %). Les travailleurs indépendants sont également nombreux parmi les Gilets jaunes (10,5 %), à la différence des cadres (5 %). Le revenu médian des foyers concernés est de l’ordre de 1 700 euros par mois (soit 30 % de moins que dans l’ensemble de la population). La faiblesse des revenus peut être mise en relation avec le niveau peu élevé de qualification : seulement 5 % des participants au mouvement ont un niveau universitaire bac + 4. En d’autres temps, les gilets jaunes auraient été qualifiés de petites gens.
Aujourd’hui, ce sont des travailleurs chassés des centres-villes devenus hors de prix ; des salariés confinés au salaire minimum ou à peine plus et qui ne peuvent envisager sans angoisse la fin du mois ; des auto-entrepreneurs aux gains aléatoires ; des chômeurs désespérés dans des régions ravagées par la désindustrialisation et où il ne suffit pas de traverser la rue pour trouver un emploi … La France des gilets jaunes est celle d’une France qui ne va pas bien. Depuis plus de quarante ans (soit près de deux générations), les fermetures d’usines ont fait basculer dans la précarité les moins qualifiés et le chômage de masse a déchiré le tissu social. La mondialisation qui est appelée à connaître encore des accélérations avec le recours massif aux nouvelles technologies, fait craindre aux plus fragiles une nouvelle dégradation de leur situation. La révolte est aussi alimentée par la raréfaction des services publics dans les territoires les plus fragiles. Le démographe Hervé Le Bras a montré que la carte des Gilets jaunes recouvrait largement celle des régions qui se dépeuplent, celle de « la diagonale du vide » … La fermeture de bureaux de postes, d’écoles, de maternités … crée chez ces petits entrepreneurs, ces retraités, et ces salariés modestes le sentiment qu’on les prive de la contrepartie légitime de leurs obligations fiscales. La précarité grandissante du marché de l’emploi dans le secteur privé renforce ce sentiment d’injustice au vu des protections dont bénéficient les professions à statut, en particulier dans la fonction publique. L’impôt n’est plus perçu comme un acte citoyen, mais comme un moyen d’entretenir les privilèges réels ou supposés de ceux d’en haut ignorant la dureté de la vie de ceux d’en bas. Du reste, la révolte est née d’un mouvement de protestation contre une hausse de la fiscalité : la taxe carbone qui frappait en premier ceux vivant dans des zones où, en l’absence de transports en commun, la voiture, loin d’être un luxe ou un caprice, est souvent une nécessité .
La France d’Emmanuel Macron se situe à l’opposé du spectre social. Au premier tour de la présidentielle de 2017, le candidat d’En Marche a réalisé des scores importants chez les diplômés de l’enseignement supérieur, les cadres supérieurs, les plus de 35 ans, les salariés du secteur public, et les personnes qui gagnent plus de 3 000 euros par mois. On aurait tort de limiter l’impact du macronisme à la France des bobos. Il n’empêche : le socle électoral sur lequel Emmanuel Macron s’appuie correspond à une France qui va bien, d’autant que le projet présidentiel entendait diffuser dans l’ensemble du tissu social un modèle de réussite à l’image de ses soutiens : une France coachée par des fondateurs de start-ups, des managers …
Une véritable ségrégation cognitive renforce la dichotomie entre les deux France(s), même si la fracture territoriale ne recouvre pas toujours la fracture sociale. Car des zones rurales et des espaces périurbains se portent bien alors que des quartiers entiers de métropole sont à la dérive. Mais les deux France(s) n’habitent plus le même espace mental. La dynamique de l’après-guerre avait permis d’inclure dans la modernité une large part de la France rurale et des couches inférieures de la société. Ce mouvement que l’on croyait irréversible a été interrompu et même inversé avec la fin des trente glorieuses. On s’accommodait facilement de cette situation, car les perdants de la mondialisation avaient appris à souffrir en silence. Mais la révolte grondait.
Pas « en même temps »
Les Gilets jaunes n’auraient peut-être jamais bloqué la France pendant des semaines si Emmanuel Macron avait déployé ses réformes avec plus de concertation, plus de précautions, et surtout plus de modestie. Pendant la campagne présidentielle, le candidat central avait su garder un certain équilibre dans la présentation de son programme : allégement de la charge fiscale pour les détenteurs de capitaux productifs (transformation de l’impôt sur la fortune en impôt sur la fortune immobilière, flat tax de 30 % sur tous les revenus financiers), et en même temps baisse des cotisations sociales pour les salariés et hausse de la prime d’activité afin que « le travail paie » ; réforme du code du travail pour assouplir les conditions de licenciement, et en même temps relance de la formation professionnelle et de l’apprentissage pour lutter contre le chômage ; hausse de la CSG pour les retraités dont la pension est supérieure à 1200 euros par mois, et en même temps suppression de la taxe d’habitation pour 80 % des ménages et zéro à charge sur les lunettes, les prothèses dentaires et auditives.
Toutes ces réformes ont été faites, mais pas au même rythme, ni surtout avec la même intensité. Les allègements fiscaux sont intervenus immédiatement et en une seule fois, alors que la diminution de la taxe d’habitation et la hausse de la prime d’activité ont été échelonnées en trois étapes. Emmanuel Macron fut affublé d’une image de « président des riches » qui lui fera un tort durable. La simplification du code du travail et la réforme de la SNCF (comportant notamment la fin du statut de cheminot pour les nouveaux recrutés) ont été menées tambour battant au rythme des ordonnances, quand la réforme de la formation professionnelle et de l’apprentissage faisait l’objet de longs débats au parlement. D’autres mesures à l’aspect social marqué, comme le dédoublement des petites classes dans les zones sensibles ou la promotion de la vaccination infantile, sont presque passées inaperçues. On alla jusqu’à oublier que les marcheurs étaient aussi porteurs d’un projet, une Révolution visant à doter la société d’une fluidité dont elle a bien besoin .
En un mot, les mesures en faveur des plus favorisés ont supplanté toutes les autres dans l’esprit des Français. Il est vrai que, très vite, le discours volontariste a été brouillé par une communication déséquilibrée. Les mesures en faveur des détenteurs des capitaux, leur simplicité et les bienfaits qu’on en attendait ont été abondamment commentés par les dignitaires de Bercy et repris dans les médias. En revanche, la popularisation des mesures sociales a été handicapée par leur complexité (seuils de déclenchement, calendrier, progressivité …). Certaines réformes pourtant bien négociées (comme le zéro à charge) n’ont pas bénéficié de la campagne explicative qu’elles méritaient.
Les mots qui tuent
Ces erreurs de communication auraient pu être corrigées au fil du temps. Mais des mots qui tuent ont rendu inaudibles les argumentaires illustrant le bien-fondé des réformes. Dès le 29 juin 2017, s’exprimant devant un public de start-uppers à la Halle Freyssinet, le président Macron évoque une « gare … où on croise des gens qui réussissent et des gens qui ne sont rien ». Ceux qui n’ont pas réussi – ils sont nombreux, même quand ils n’ont pas ménagé leurs efforts – ont particulièrement apprécié le propos … Le 27 août 2018, à Copenhague, il oppose les Danois aux « Gaulois réfractaires au changement ».
Il s’excusera le lendemain de cette comparaison faite à l’étranger, mais pour nombre de Gaulois le mal était fait. Deux semaines plus tard, il récidive, répondant à un jeune horticulteur au chômage : « Il y a des tas de métiers, il faut y aller ! Honnêtement, hôtels, cafés, restaurants, je traverse la rue, je vous en trouve. Ils veulent simplement des gens qui sont prêts à travailler, avec les contraintes du métier. Vous allez à Montparnasse, vous faites une rue avec tous les cafés et les restaurants, franchement, je suis sûr qu’il y en a un sur deux qui recrute en ce moment ». Cette déclaration vaut qu’on s’y arrête. D’abord, parce qu’elle dit vrai : nombre de secteurs (notamment la restauration et le bâtiment) n’arrivent pas à recruter. Il y a certes les « contraintes du métier », mais aussi des problèmes de transports pour des horaires tardifs (restauration), et de formation (bâtiment). Du reste, le syndicat des chefs d’entreprise en horticulture confirma que les formations actuelles n’étaient plus adaptées au marché de l’emploi dans le secteur.
La meilleure réponse à l’admonestation présidentielle fut donnée par le jeune chômeur à l’origine de toute l’affaire : se voyant proposer une offre d’emploi de cariste, il l’accepta immédiatement, montrant ainsi qu’il ne refusait pas de travailler, y compris en dehors de sa spécialité. La déclaration d’Emmanuel Macron eut un effet désastreux chez les chômeurs qui l’interprétèrent comme une mise en cause de leur volonté de trouver du travail … refrain très à la mode dans certains cercles dirigeants.
Le président de la République n’a pas le monopole des mots qui tuent. Ainsi, Gabriel Attal, avant de devenir le plus jeune ministre de la Vème République, déclara à propos des cheminots s’opposant à la réforme de la SNCF : « Il faut sortir ce pays de la grévi-culture », ignorant sans doute que les grèves en France sont devenues assez rares, compte-tenu de la faiblesse du syndicalisme hexagonal. Un autre ministre, que l’on avait connu mieux inspiré, alla jusqu’à mettre en cause les « gars qui fument des clopes et qui roulent au diesel » . Plus globalement, la promotion de la politique gouvernementale revient à des militants de fraîche date, des députés débutants, et des ministres encore inexpérimentés. Ainsi, la ministre de la Santé et des solidarités, Agnès Buzyn, issue de la société civile, qui avait fait preuve de beaucoup d’intelligence et de détermination dans la conduite des réformes sur la vaccination ou le zéro à charge, ne montra pas les mêmes capacités pour les populariser auprès du public.
Même au plus haut niveau, la rhétorique officielle est souvent inopérante quand elle n’a pas d’effet contre-productif. … D’abord sur la forme : combien de Français parlent comme Emmanuel Macron en utilisant plus de 3000 mots, et en employant des expressions latines comme ad hominem ? Ensuite sur le fond : la pensée complexe revendiquée par le président fait honneur à un intellectuel soucieux de prendre en compte toute la dimension d’un problème … mais affaiblit la portée d’une information destinée au grand public dans un univers médiatique devenu celui des messages Twitter en 280 caractères …
Une affaire de classe
On a souvent parlé à propos des décideurs du Nouveau Monde de mépris de classe. On se gardera de tout procès d’intention à cet égard. Mais les propos rappelés plus haut sont très connotés. Et pour cause. Au terme d’une étude remarquée sur les adhérents de La République en Marche , il apparait que les marcheurs vivent majoritairement dans un grand pôle urbain (70%), sont très diplômés (81% d’entre eux ont terminé des études supérieures), et occupent majoritairement (61%) des fonctions d’encadrement avec des revenus confortables. Cela signifie que le pouvoir politique est aujourd’hui monopolisé par un groupe social assez homogène. Y compris sur le plan idéologique. On peut distinguer le macronisme de droite du macronisme de gauche, et Daniel Cohn-Bendit et Bruno Lemaire n’ont pas vraiment le même ordre de priorités. Mais, pour ce qui nous occupe, on constatera que les marcheurs ont au moins une carence en partage : ils n’ont guère de contacts avec l’autre France. Ainsi, une parlementaire, pourtant sérieuse et assidue, reconnut au cours d’un débat télévisé ne pas connaître le niveau du SMIC . Plus généralement, peut-on comprendre les classes populaires sans jamais les fréquenter ? Cette ignorance explique amplement la stupeur dont les gouvernants ont été frappés au début du mouvement. Ici, les préjugés de classe se confondent avec une certaine crédulité. Emmanuel Macron et les siens pensaient sincèrement agir pour le bien des Français, y compris les plus modestes, mais ils ne le disaient pas assez.
La leçon semble avoir été comprise, au moins par le premier intéressé. Le 11 décembre 2018, Emmanuel Macron fit son mea culpa devant les parlementaires de son parti : « En avançant sur l’économique très rapidement à juste titre, mais en jalonnant les attentes sociales … [cela ne correspondait] pas au en même temps … » a-t-il déclaré, reconnaissant être « le premier responsable » de la colère actuelle, car ayant « sous-estimé la profondeur de la crise sociale ». Il conclut qu’il devait parler « plus simplement » aux Français, en soulignant : « Moi aussi, j’ai un travail à faire sur moi-même, j’ai tendance à parler cash ». A quelque chose malheur est bon.
Les Gilets jaunes, la dérive
On aimerait que les Gilets jaunes aient aussi le courage de procéder à leur auto-critique. Ils devraient apprécier à leur juste valeur les concessions faites par le gouvernement : l’augmentation de 100 euros du SMIC net, l’exonération de la hausse de la CSG pour les retraités gagnant plus de 2000 euros par mois … ne sont pas rien. Ces mesures pèseront lourdement sur les comptes publics d’une France lestée d’une dette gigantesque (100 % du PIB), et qui ne pourra pas tenir avant longtemps ses engagements européens. Les Gilets jaunes devraient aussi analyser les faiblesses de leur mouvement et critiquer son inorganisation, son absence de leadership et de programme, son indiscipline … qui ont encouragé toutes les dérives, et d’abord la violence : les morts lors d’accidents à des barrages ; les agressions des forces de l’ordre que rien ne justifiait ; une complaisance quand ce n’était pas une participation active aux dégradations et aux pillages … D’autant que toutes ces violences pénalisent d’abord ceux que les Gilets jaunes sont supposés défendre : la dégradation du mobilier urbain frappe la secrétaire qui veut s’abriter en attendant son autobus pour rentrer dans sa banlieue, et non les nantis qui utilisent peu les transports en commun.
La destruction et le pillage des magasins privent des milliers de salariés de revenus voire d’emplois pour le plus grand bénéfice de distributeurs en ligne, au premier rang desquels Amazone qui n’est pas réputée pour sa politique sociale et pratique allègrement l’optimisation fiscale afin d’échapper à l’impôt … On était en droit d’attendre que les dérives anti-républicaines, racistes et antisémites soient clairement condamnées, et même anticipées. Ces déviances sont surtout intervenues à la fin du mouvement lorsque celui-ci était monopolisé par les plus extrémistes. Mais dès l’origine, on pouvait craindre le pire : de pauvres immigrants cachés dans un camion-citerne furent dénoncés par des Gilets jaunes ; des banderoles proclamaient « Macron P… à Juifs », et Dieudonné et ses sbires paradèrent en gilets jaunes sur les Champs Elysées … On n’avait pas tout vu. Lors des dernières grandes mobilisations, des Gilets jaunes entonnèrent l’hymne La Quenelle sur les marches du Sacré-Cœur, et une marionnette représentant le président de la République fut décapitée aux termes d’une parodie de procès à Nantes.
Refusant encore toute introspection critique, des Gilets jaunes entendent donner un débouché politique à leur mouvement sans arbitrer entre leurs revendications contradictoires : une demande de retour des services publics peu compatible avec leur exigence de baisse de la fiscalité. Voulant présenter une liste aux élections européennes, ils pourront toujours développer un argumentaire démagogique laissant croire que la seule dénonciation des défauts de l’UE pourrait résoudre l’équation. On saura, au vu des résultats de la consultation du 26 mai 2019, si les électeurs sont prêts à pardonner aux Gilets jaunes leurs insuffisances et leurs dérives. En cas de succès, on connaît déjà la suite. Elle a été écrite en Italie, où, au fil des consultations, le Mouvement 5 étoiles, né lui aussi d’une protestation informe mais déjà violente au niveau du vocabulaire (vaffanculo, « va te faire foutre »), est devenu le premier parti de la péninsule. Le M5S siège désormais dans un gouvernement populiste, où l’homme fort, Matteo Salvini, ministre de l’Intérieur, entend bien imposer la politique de la Lega, son parti d’extrême-droite. La vraie.
Le Nouveau Monde qu’Emmanuel Macron voulait promouvoir à marche forcée a découvert au cours de ce terrible hiver 2018 que nombre de Français n’y croyaient plus. Le chômage de masse, les fins de mois difficiles et l’assignation à résidence dans les zones périphériques ont infirmé « la splendide promesse faite au Tiers-Etat » , qui, depuis la révolution française entretenait l’espoir chez les forçats de la République. Le mouvement des Gilets jaunes a eu le mérite de faire entendre les voix d’une France d’en bas qui n’en pouvait plus d’être oubliée.
Le mouvement aurait gagné à inscrire cette demande dans le cadre plus large de la défense de la démocratie et de l’égalité des chances. En laissant les plus extrémistes s’exprimer en leur nom, les Gilets jaunes se sont condamnés à l’isolement. Leur posture purement protestataire et violente les a coupés d’autres catégories de la société française qui ne leur étaient pas hostiles a priori. Le risque est grand qu’une telle sécession fasse le lit de populisme. La France d’en bas mérite mieux. La France tout court aussi.
Par Philippe Velilla
Philippe Velilla est né en 1955 à Paris. Docteur en droit, fonctionnaire à la Ville de Paris, puis au ministère français de l’Economie de 1975 à 2015, il a été détaché de 1990 à 1994 auprès de l’Union européenne à Bruxelles. Il a aussi enseigné l’économie d’Israël à l’Université Hébraïque de Jérusalem de 1997 à 2001, et le droit européen à La Sorbonne de 2005 à 2015. Il est de retour en Israël depuis cette date. Habitant à Yafo, il consacre son temps à l’enseignement et à l’écriture. Il est l’auteur de “Les Juifs et la droite” (Pascal, 2010), “La République et les tribus” (Buchet-Chastel, 2014), “Génération SOS Racisme” (avec Taly Jaoui, Le Bord de l’Eau, 2015), “Israël et ses conflits” (Le Bord de l’Eau, 2017). Il est régulièrement invité sur I24News, et collabore à plusieurs revues.
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