Le think tank Renaissance Numérique annonce le lancement officiel de Seriously, la plateforme pour désamorcer les discours de haine en ligne. Issu de deux années de réflexion et d’expérimentation, le projet repose à la fois sur un outil, le site internet www.seriously.ong, et une méthode d’accompagnement au service des internautes.

Un projet issu d’une démarche collaborative

Initié au lendemain des attentats de janvier 2015, le projet Seriously vise à endiguer la dynamique haineuse qui prospère dans nos sociétéset trouve un ferment particulier sur Internet.

Fort de son expertise sur le numérique, le think tank Renaissance Numérique a développé et mis en œuvre la méthode. Pour ce faire, il s’est entouré d’un écosystème partenaire composé de chercheurs et associations de défense des droits, spécialistes de ces enjeux (voir la liste complète dans la note).

Le Fonds du 11 janvier ainsi que les grandes plateformes de l’Internet (Facebook, Google, Twitter) ont également participé à son développement.

La haine en ligne : un phénomène difficile à appréhender

A l’occasion de ce lancement, le think tank publie une note, « Agir face à la haine sur Internet dans une société collaborative », qui a pour objectif de décrypter les contours de ce phénomène complexe, devenu problème de société majeur.

Par son caractère viral, immédiat et universel, Internet a aujourd’hui un effet de miroir grossissant sur les discours haineux qui avant atteignaient avec plus de difficulté la sphère publique. Or, les dispositifs de signalement existants, principaux leviers d’actions, ne peuvent suffire à lutter contre l’entièreté de ce phénomène. En effet, la majorité des propos haineux se situe dans une zone « grise », c’est-à-dire difficilement appréhendable par le droit et les standards développés par les réseaux sociaux.

Pourtant, force est de constater que c’est sur ce bassin de paroles blessantes ou encore conspirationnistes que se construisent les préjugés, la défiance envers nos institutions et se délite la cohésion sociale.

Cet enjeu sociétal majeur appelle donc une réponse collective de la société et une organisation collaborative des actions de lutte contre la haine. Pour ce faire, il est nécessaire d’équiper les acteurs d’outils et de méthodes pour agir sur cette zone « grise. »

Un outil au service de la société

Complémentaire aux dispositifs de signalement, la méthode Seriously repose sur un outil, le site www.seriously.ong, qui offre des arguments concrets et des conseils comportementaux aux internautes, à partir d’un parcours intuitif construit autour de trois fonctionnalités :

-Des données factuelles pour objectiver le débat et susciter l’esprit critique : chiffres clés, études, graphiques, etc. ;

-Des conseils d’experts pour accompagner sur le plan émotionnel et psychologique les utilisateurs afin de dépassionner la discussion.

-Des ressources adaptées au format numérique pour aider l’internaute à illustrer son argumentation : vidéos, images, etc.

Résultat de recherche d'images pour "PLATEFORME seriously"

“La dimension virale et universelle que donne Internet aux propos haineux apporte une complexité nouvelle et implique de définir de nouvelles approches. En tant qu’experts du numérique, et surtout en tant que citoyens, il s’agit pour Renaissance Numérique de participer à la réflexion sur un sujet sociétal majeur, qui dépasse d’ailleurs le seul terrain du Web.” Henri Isaac, président de Renaissance Numérique

“La liberté d’expression a été un long combat. Elle est considérée aujourd’hui comme un acquis démocratique. Mais pour le conserver, cette liberté doit s’assortir d’un devoir d’expression. Pour faire face à la haine à l’ère numérique, c’est à chacun de se « mobiliser » à la hauteur de ses moyens. Nous avons acquis les moyens d’agir.” Guillaume Buffet, créateur du projet Seriously

A propos de Renaissance Numérique

Renaissance Numérique est le think tank de la société numérique. Il réunit les grandes entreprises de l’Internet, les entrepreneurs, les universitaires ainsi que les représentants de la société civile, pour participer à la définition d’un nouveau modèle économique, social et politique issu de la révolution numérique. Il regroupe aujourd’hui plus de cinquante adhérents, amenés à faire vivre la réflexion numérique partout sur le territoire.

Share: