Un siècle est presque passé depuis la proclamation de la journée internationale de la femme, sa popularité ne cesse de grandir ces dernier temps, notamment à cause de la multiplication des mouvements de protestations, et l’intérêt croissant que les villes et les pays du monde accordent chaque an à cette journée de célébration.

À la différence que cette année, l’évènement a pris une ampleur mondiale et interculturelle, malgré les fortes différences de la condition féminine d’un pays à l’autre. Pendant longtemps, cette journée était restreinte à l’élite occidentale, aujourd’hui c’est devenu un message universel, s’adressant sur un pied d’égalité aux femmes du premier et du troisième monde.

S’agissant d’égalité, le hashtag #PressForProgress a été le slogan de cette journée dont l’une des thématique principale était la parité. Spécialement après la publication en 2017 d’un rapport sur les écarts salariaux, selon lequel la moyenne de l’écart salarial basé sur le sexe se situerait aux alentours de 9000 milles Dollars par an ; les femmes gagneraient en moyenne 12 milles Dollars par an, contre 21 milles pour les hommes, et cette proportion est en hausse constante.

Le rapport indique qu’un tel écart ne s’était pas produit depuis 217 années, d’où l’importance et la nécessite de célébrer la Journée de la femme. Par ailleurs, nombre d’événements prévus ce jour-là tourneront autour de la place de la femme dans le secteur du travail, mettront en lumière ses réalisations et la lutte pour ses droits.

À Londres, beaucoup de conférences et de débats traiteront de cette thématique, comme par exemple la conférence portant sur les femmes dans le domaine de la technologie, il y aura également des ateliers de formations destinés à celles qui travaillent dans le secteur public afin de les préparer à prendre des postes à haute responsabilité.

À Sydney, les productrices de vin se sont réunies dans une manifestation pour montrer leur savoir-faire.

En Irlande, pour l’occasion, un festival de cinéma sera consacré aux réalisations et à la place qu’occupent les femmes dans le septième art.

Sur le plan international, le International women’s day organise pour cette journée des sessions de paint-jam, invitant des artistes du monde entier à réaliser des peintures murales, leurs ouvres seront ensuite exposées.

Concernant le Liban, il n’y aura pas de célébration de la femme ordinaire, celle qui lutte quotidiennement pour gagner sa vie et pour avoir le droit de transmettre sa nationalité à ses enfants. Simplement parce que les femmes qui seront honorées ce jour-là seront les filles et les épouses des responsables politiques.

En comparaison, avec les manifestations prévues par International women’s day, les manifestations libanaises ont des allures d’arrogance, l’arrogance de la bourgeoisie libanaise face à la questions des femmes.

Contrairement au reste du monde, qui considère que cette journée est une bonne occasion de mettre en valeur les réalisations des femmes, restées trop souvent dans l’ombre, ce concept a l’air de totalement échapper à certains Libanais.

Mais sur le terrain et la réalité de la rue libanaise, loin du décorum des universités, les choses seront bien différentes ; comme cela se fait depuis quelques années, des centaines de femmes, des associations et organisations féministes feront une marche ce dimanche 11 mars.

La nouveauté cette année est que les féministes libanaises ne se contentent pas de répéter le slogan mondial, mais elles ont crée le leur qui est : « des préoccupations différentes, mais une seule colère », devise devenu virale sur les réseaux sociaux, ces associations incluent les femmes réfugiées, émigrées, homosexuelles, et transgenres. Ces mêmes associations se sont engagées à ne pas faire de récupération politique ou électorale de l’événement.

Rappelons que l’année dernière fut exceptionnelle s’agissant de la lutte des femmes, dont l’écho a raisonné aux quatre coins du monde.

Aux États-Unis, l’année 2017 a débuté par d’importantes manifestations, les associations féministes étaient descendues dans la rue pour protester contre l’élection de Trump à la présidence.

Le phénomène a pris de l’ampleur avec les affaires de harcèlement sexuel dans le domaine du show-business ; puis a quitté Hollywood pour s’étendre au reste du monde avec le hashtag ‘Metoo’, et c’est exactement la raison pour laquelle la Journée internationale de la femme est très importante cette année.

Par Yara Nahla, journaliste Al-modon, média libanais arabophone indépendant.

Traduit de l’arabe par la rédaction

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