Pour lutter contre le gaspillage alimentaire, une association parisienne, Biocycle utilise des triporteurs pour collecter les invendus des commerçants et des cantines de la capitale, en les redistribuant ensuite aux associations locales, cette initiative est soutenue par les pouvoirs publics.

Le gaspillage alimentaire constitue aujourd’hui un enjeu économique et environnemental majeur, chaque année en France, 10 millions de tonnes de nourriture sont jetées, dont 1,2 million sont encore dans un état propre à la consommation, rien qu’en Île-de-France, 14,5 kilos de nourriture sont gaspillés par an et par habitant.

La loi n° 2016-138—————————————– du 11 février 2016 relative à la lutte contre le gaspillage alimentaire stipule dans l’article 541-15-4 :

« La lutte contre le gaspillage alimentaire implique de responsabiliser et de mobiliser les producteurs, les transformateurs et les distributeurs de denrées alimentaires, les consommateurs et les associations. Les actions de lutte contre le gaspillage alimentaire sont mises en œuvre dans l’ordre de priorité suivant :

– 1° La prévention du gaspillage alimentaire.

– 2° L’utilisation des invendus propres à la consommation humaine, par le don ou la transformation.

-3° La valorisation destinée à l’alimentation animale ;

4° L’utilisation à des fins de compost pour l’agriculture ou la valorisation énergétique, notamment par méthanisation. »

Pour lutter contre ce gaspillage alimentaire, les bénévoles de l’association parisienne Biocycle sillonnent chaque jour la capitale pour collecter les invendus alimentaires des grandes surfaces et des marchés, des cantines pour les redistribuer, le jour-même, à des associations caritatives locales.

L’initiative a été lancée en 2014 par Jean-François Recco, un informaticien trentenaire, diplômé d’école de commerce, il a déclaré sur son compte Twitter :

« Le point de départ a été de me rendre compte, quand j’allais chercher ma baguette de pain, qu’il en restait encore beaucoup avant la fermeture de la boulangerie. Et quand j’ai demandé au boulanger ce qu’il allait en faire, il me répondait en grimaçant un peu qu’il allait devoir le jeter. Pourtant, pas loin de la boulangerie, il y avait des gens dans le besoin. J’en ai eu marre et je me suis alors associé à deux amis.

On a commencé à aller voir des commerçants pour les sensibiliser et voir comment ils fonctionnaient. Idem avec des associations pour savoir quels étaient leurs besoins. Après, on a tout simplement pris un vélo et une remorque pour faire ce relais.

C’était donc vraiment un mouvement citoyen bénévole. Tous les mois de nouvelles personnes s’engageaient à nos côtés. En novembre 2015, nous nous sommes constitués en association, soit bien avant la loi contre le gaspillage alimentaire pour laquelle notre projet a d’ailleurs été auditionnée »

L’association est soutenue par des subventions publiques et privées ainsi que par la vente de prestations de sensibilisation au gaspillage alimentaire dans les entreprises, Biocycle est signataire du Pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire.

Reste à espérer que le concept soit appliqué à d’autres villes de France et d’ailleurs, car le gaspillage alimentaire concerne autant les pays riches que les pays pauvres, environ 41 200 kilos de nourriture sont jetés chaque seconde dans le monde, soit 1,3 milliard de tonnes d’aliments par an, ce qui constitue 1/3 de la production, et représenterait une valeur gaspillée de 750 milliards de dollars.

Par la Rédaction-

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