L’actualité universitaire en Algérie a été marquée cette semaine par deux événements phares :

En date du dimanche 09 juillet 2017, l’École Supérieure Algérienne des Affaires (ESAA) a organisé à l’Hôtel Aurassi une cérémonie de remise de diplômes à186 de ses étudiants. Était présent à cette cérémonie Mr Xavier Driencourt nouvel Ambassadeur de France à Alger. Pour rappel, l’ESAA est le fruit de la coopération universitaire Algéro-Française.

Mr Xavier Driencourt, Ambassadeur, Haut Représentant de la France en Algérie, a également rencontré le mardi 11 juillet au siège de la Chambre de Commerce et d’Industrie Algéro-Française (CCIAF), partenaire de cet événement, près de 200 étudiants algériens qui partent poursuivre leurs études en France à la rentrée prochaine.

Pour la première fois, les meilleurs étudiants algériens ayant bénéficié de la procédure « Étude en France » auprès des cinq espaces Campus France Algérie situés à Alger, Oran, Constantine, Annaba et Tlemcen ont été conviés à un moment d’échange et de partage, en présence de l’Ambassadeur de France en Algérie et de chefs d’entreprises implantées en Algérie.

Ces deux événements qui paraissent anodins à première vue renseignent on ne peut mieux sur les contours de la stratégie française en Algérie en matière de coopération universitaire.

En gros, la France nous assiste pour former nos élites de demain mais qu’elle s’est toujours fixé comme objectif de garder les meilleurs pour elle même. Est-ce juste et équitable en matière de coopération et de partenariat entre deux nations souveraines ?

Moi même étant un produit de l’école française, j’ai eu le privilège d’avoir été encadré (entre mars 1992 et mars 1994) par l’IAE de Paris dans le cadre d’une Post Graduation Spécialisée en Management. Il s’agissait à l’époque d’une première du genre et la formation était pilotée par l’Ambassade de France à Alger toujours dans le cadre de la coopération universitaire.

Ce que j’ai retenu de cette formation assurée par la France, c’est que les cinq Majors de promotion ont été récompensés à travers un voyage d’étude à Paris afin de visiter le siège de l’IAE. Jusque là, il n’y a aucun soucis mais le hic c’est que lors de leur séjour à Paris, les cinq majors de promotion ont tous été démarchés pour rester travailler en France. Heureusement, tous ont décliné l’offre alléchante à l’époque pour des raisons tout à fait personnelles. Je rappelle que nous sommes en 1994 et cela fait donc vingt trois années que cela s’est produit.

En guise de conclusion et en réponse à la question de savoir si la France a changé d’attitude vis à vis de mon pays sur la question de la coopération universitaire, je dirais que j’ai des doutes.

Nota: Nous invitons nos chers lecteurs à partager leurs avis sur le présent sujet afin d’enrichir le débat.

Par Abdeldjelil LABDI, Analyste, Expert en Intelligence économique et Défense

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